Les vers intestinaux : une menace sous-estimée
L’infection par les vers intestinaux (Ostertagia ostertagi) est l’un des principaux problèmes de santé chez les bovins. Ce parasite provoque souvent une perte d’appétit, un retard de croissance, de la diarrhée, une perte de poids et une baisse de la production (de lait).
En 2020, le Dr. Charlier (ancien chercheur universitaire et fondateur de Kreavet) a estimé les coûts annuels résultant d'une infection parasitaire (helminths) pour le secteur laitier en Belgique à 20 421 5741 €. Ce chiffre souligne l’importance économique considérable d’un bon contrôle des vers.
La lutte contre les vers intestinaux devient de plus en plus difficile
D’une part, le réchauffement climatique entraîne une augmentation de l’humidité des pâturages ainsi que des températures plus élevées, ce qui favorise la survie et la propagation des vers intestinaux2. D’autre part, la résistance aux vermifuges augmente. Cela rend la lutte efficace de plus en plus difficile.3
L’impact économique des vers intestinaux dépend du degré de contamination
Tous les bovins adultes qui paissent dans les pâturages sont infectés à des degrés divers par Ostertagia. Lorsque le degré de contamination est faible, les vaches ne présentent généralement aucun problème de santé ni perte de production. Cependant, en cas de pression infectieuse plus élevée, les conséquences peuvent être considérables.
- - En cas d’infection modérée, la production laitière diminue rapidement d’environ 0,5 kg par vache et par jour.
- - Les infections graves peuvent même entraîner une perte de 3 kg de lait par vache et par jour.
Proposition :
Pour une exploitation laitière comptant 200 vaches en production et calculée sur une période de lactation de 200 jours, cela se traduit par une perte financière comprise entre 10 600 (0,5 kg) et 63 300 EUR (3 kg)4
Comment déterminer le degré de contamination d’une infestation par Ostertagia chez les vaches laitières ?
Une analyse simple permet d’évaluer de manière fiable et rapide le degré de contamination. Un test Elisa sur le lait de tank mesure le taux d’anticorps IgG anti-Ostertagia et l’exprime sous forme de valeur ODR (rapport de densité optique).
Des études de cas ont démontré un lien clair entre cette valeur ODR et la baisse de la production laitière. Sur la base de ces données, les exploitations peuvent donc estimer leurs pertes de production et les traiter de manière plus ciblée.
Interprétation des résultats des tests
ODR < 0,5 : pas ou très peu d’infection par les vers – aucun traitement n’est nécessaire.
ODR de 0,5 à 0,8 : infection modérée par les vers – la production de lait, la résistance et la santé peuvent être affectées. Le traitement de groupes d’animaux spécifiques peut s’avérer utile.
ODR > 0,8 : infection grave par les vers – perte minimale d’au moins 1 kg de lait par vache et par jour. Il est recommandé de traiter l’ensemble du troupeau.
Quand est-il pertinent de procéder à une analyse du lait de tank pour Ostertagia ?
L'analyse du lait de tank pour Ostertagia est particulièrement pertinente à la fin de la saison de pâturage. C'est à ce moment que les taux d'anticorps contre les strongles gastro-intestinaux sont les plus élevés dans le lait. En réalisant ces mesures lors de la rentrée à l'étable (par exemple en octobre), vous obtenez un aperçu complet de l'exposition aux infections parasitaires durant la période de pâturage.
Pourquoi effectuer chaque année une analyse du lait de tank ?
Les conditions météorologiques et les infestations parasitaires qui en résultent peuvent varier considérablement d’une année à l’autre. Il est donc important de réaliser chaque année, à la même période, une analyse du lait pour détecter la présence d’Ostertagia. En effectuant des analyses chaque année en octobre, vous pouvez comparer les résultats de manière fiable et réagir aux évolutions dans la pression parasitaire. Cela permet de détecter précocement les problèmes de santé chez les vaches laitières et d’éviter ainsi d’importantes pertes économiques.
Articles
-
1. Charlier et al. 2020 Initial assessment of the economic burden of major parasitic helminth infections to the ruminant livestock industry in Europe. Preventive Veterinary Medicine 182
-
2. Charlier et al 2016. Climate-driven longitudinal trends in pasture-borne helminth infections of dairy cattle. International Journal for Parasitology Volume 46, Issues 13–14,
-
3. Berk et al. 2016. Modelling the consequences of targeted selective treatment strategies on performance and emergence of anthelmintic resistance amongst grazing calves. Volume 6, Issue 3, December 2016, Pages 258-271
-
4. Met de prijs actueel 0,53 €/ L Prijzen van melk | Landbouw & Visserij en gebasseerd op Forbes et al 2008 A survey of the exposure to Ostertagia ostertagi in dairy cow herds in Europe through the measurement of antibodies in milk samples from the bulk tank. Veterinary Parasitology 157 (2008) 100–107
-
BE-CAT-0056-2025-05-2025